Retour

Article paru dans la revue Windows News
N° 163 (Noël 2007)

Choisissez le bon logiciel pour gérer vos Comptes

Tableaux Récapitulatifs

De nombreuses banques vous proposent de gérer vos comptes par internet, alors que les logiciels qui prennent en charge ces données ont presque disparu : après l'arrêt de Quicken il y a près de sept ans, c'est Microsoft Money qui part aux oubliettes. Depuis la mouture 2005 (sortie en 2004), aucune nouvelle version n'a été présentée. Celle datée de 2006 est restée aux Etats-Unis et tout porte à croire que sa localisation ne se fera jamais.
Heureusement, de nouveaux concurrents se sont lancés sur la brèche : les deux grands de la comptabilité Ciel et EBP ont une solution pour la gestions des comptes bancaires, et la sphère des sharewares et gratuiciels est assez prolifique.

Nous avons soumis six logiciels à une batterie de tests. Mais avant de vous donner le résultat, voici un petit rappel de tout ce que peut apporter un logiciel de gestion des comptes bancaires pour peu qu'il soit correctement élaboré.

La récupération automatique des données en provenance des banques est la première fonction que nous avons testée. Nous avons considéré qu'il était essentiel que les utilisateurs puissent récupérer sans problème leurs relevés lorsque les banques proposaient ce service.

Le classement automatique dans les catégories. L'intérêt principal d'un outil de gestion des comptes est de pouvoir catégoriser les événements afin de voir quels sont les principaux postes de recettes et de dépenses. Comme la plupart du temps, les tiers sont toujours les mêmes, il suffit de relier un tiers à une catégorie pour que le programme classe automatiquement chaque événement.

Prise en charge d'un budget. Rien ne sert de suivre ses dépenses si l'on ne se fixe pas d'objectifs. Un logiciel de gestion de comptes bancaires doit savoir créer un budget et rapporter à l'utilisateur les catégories qui dépassent les plafonds /plancher définis, et les dépenses périodiques qui n'ont pas été honorées (loyer, électricité, etc.). Tous les types de comptes doivent être pris en charge : PEA, PEL, comptes rémunérés ... On apprécie aussi les logiciels qui visualisent les prêts et emprunts contractés, ainsi que les traites, remboursements et plus-values à venir. Autre point technique, la prise en charge de l'import et l'export dans les formats courants (QIF, XLS, Texte). Enfin, au niveau de l'interface, la présence de graphiques personalisables et faisant apparaître des conseils ou des synthèses nous est apparue comme un élément à ne pas négliger. Ce cahier des charges est donc très fourni. Pour tester l'ensemble des logiciels, nous avons utilisé les données d'un compte réel établi sur plusieurs années et réalisé sur Money. Ce logiciel étant très répandu, nous nous sommes aussi penchés sur le transfert des données qu'un ancien utilisateur exigera pour changer d'application.

1 - MS Money suite financière
Malgré son âge avancé, Microsoft Money 2005 en version suite financière propose une interface soignée avec de nombreux graphiques personnalisables. La page de synthèse vous laisse choisir les éléments à mettre en exergue, le suivi est donc bien plus simple. La récupération des données sur un compte pose tout de même problème : si l’établissement financier ne formate pas ses fichiers comme Money l’entend, il est difficile de récupérer correctement les relevés. Pire, un gros bug peut vous mener à des erreurs de saisie. En effet, la prise en compte automatique des opérations planifiées donne parfois lieu à une mauvaise identification des opérations : Money va alors substituer le montant d’une opération avec celui de l’échéancier. Résultat, le solde est faussé !
Ces automatismes ne sont pas forcément un handicap : au quotidien, on apprécie la saisie semi-automatique des données. De plus, la création automatique du budget fait gagner du temps, et il est possible de partir de données réalistes. Le module boursier assure le suivi des cours et de plusieurs portefeuilles, et la gestion des objets financiers est presque parfaite : il ne maque que le support des comptes rémunérés.

2 - EBP Compte Bancaire 2008
L’application est très simple à prendre en main : les diverses activités sont séparées en plusieurs tableaux accessibles directement de la barre d’outils. L’entrée des relevés automatique n’a posé aucune difficulté. Le module d’importation est assez souple et permet toutes les retouches directement dans les fichiers de données. Mais le logiciel manque d’automatisation : lors de la création du budget, on aurait aimé pouvoir le créer automatiquement (avec des montants basés sur les données existantes). Comme pour Ciel Comptes personnels, les sous-catégories ont disparu. Dernier regret, le logiciel fait l’impasse sur l’aspect boursier et les comptes rémunérés. On trouve uniquement un outil de simulation d’emprunt.

3 - Ymsoft Comptes Bancaires 5.7
Ce shareware propose une interface plaisante, même si elle n’a pas les raffinements graphiques de Money 2005. De plus, on sent bien l’origine « gestion de base de données » du logiciel, avec la possibilité de faire des requêtes SQL sur ses comptes, une option pas vraiment nécessaire. Pour autant, la prise en main est rapide et, bonne nouvelle, tous les modules sont personnalisables. Le téléchargement des relevés, ainsi que l’importation de fichiers QIF, sont naturellement supportés et sont en plus paramétrables. La page de synthèse personnalisable donne accès à l’évolution du solde de son compte et aux variations du compte sous forme de graphique. Gros avantage par rapport à ses concurrents, la création du budget est automatique et se sert des données déjà entrées pour faire des estimations. Seul regret : l’absence de module boursier.

4 - Ciel Comptes personnels 2007
Du côte de Ciel, l’application est bien trop influencée par les autres logiciels de l’éditeur : l’interface a été créée dans une logique comptable avec options propres aux entreprises. L’interface ouvre beaucoup de fenêtres et n’est pas très esthétique, et la prise en main est assez longue avec de très nombreux menus. L’importation de notre fichier Money c'est bien déroulée, même si les catégories de certains éléments n’ont pas été récupérées (virements vers un autre compte). Enfin, pour la synthèse des informations, la création des graphiques est automatique mais le résultat n’est pas très lisible. Enfin, le soft n’offre aucune synthèse textuelle automatique ni de tracé prévisionnel.

5 - Eurosoft Maxicompte
Disposant d’une interface très réussie, Maxicompte propose la gestion d’un échéancier et d’un budget. Mais ce dernier n’est pas calculé automatiquement. Plus généralement, le logiciel manque d’automatismes : la saisie de nouvelles entrées dans le livre de comptes n’intègre pas la complétion des mots (quelques lettres suffisent à donner des propositions). Le logiciel ne gérant pas le format QIF, mais seulement les fichiers texte et CSV, il n’est pas certain que vous puissiez importer les relevés de votre banque. Quant aux graphiques, ils sont de bonnes facture, mais aucune personnalisation n’est disponible.

6 - Banque Perfect
Malgré une interface agréable et quelques fonctions pertinentes, la prise en main de Banque Perfect n’est pas des plus simples. L’ajout de nouvelles entrées dans le livre de compte n’est pas intuitif et le débutant aura du mal à s’y retrouver. Heureusement l’application gère très bien les fichiers QIF et peut donc récupérer les données venues de votre banque ou d’un autre programme. Point négatif, le logiciel fait l’impasse sur la gestion des budgets, les utilisateurs n’auront qu’un échéancier pour planifier les dépenses et recettes futures. La gestion des graphiques est assez minimaliste mais donne accès aux informations sommaires. Avec de sérieuses lacunes, ce programme intéressera uniquement les utilisateurs qui n’ont pas besoin d’outils d’analyses pour leur flux d’argents.

Jean-Philippe Bay



Tableaux Récapitulatifs



Cliquez sur le tableau pour l'agrandir.



Cliquez sur le tableau pour l'agrandir.


Retour